LES DIFFERENTES PRATIQUES


Les deux grandes formes d'interprétation sont l'interprétation consécutive et l'interprétation simultanée. Pour être complet, on mentionnera également quelques pratiques hybrides.

 

INTERPRETATION CONSECUTIVE :

ConsecutiveL'interprétation consécutive ou, plus brièvement, la consécutive consiste à restituer dans l'autre langue les propos de l'orateur après lui. Durant le "discours" original, l'interprète prend des notes qui l'aideront à reproduire fidèlement et intégralement le discours dans l'autre langue. Le terme de "discours" est pris ici au sens large - toute intervention orale - et ne se limite pas aux allocutions formelles.

La durée des "morceaux" interprétés est très variable : depuis une minute jusqu'à 15, voire 30 minutes. Il est déjà arrivé qu'emporté par son élan un orateur oublie la présence de l'interprète ou que certaines circonstances très formelles n'autorisent pas le découpage du discours : dans ce cas la consécutive peut durer une heure ou plus.

La bonne moyenne consiste à laisser la parole à l'interprète toutes les 5 à 10 minutes : de cette façon on ne lasse pas l'auditoire et l'interprète dispose de développements bien structurés utiles pour une bonne consécutive.

La prise de notes par l'interprète suscite presque invariablement la remarque : "vous notez en sténo, n'est-ce-pas ?" Pas du tout. Il n'y a pas non plus de "système de notes" en interprétation consécutive. Chaque interprète note à sa façon et serait bien incapable de relire les notes prises par un confrère. Les notes ont un rôle d'aide-mémoire, de "noeuds dans le mouchoir" et permettent à l'interprète de ne pas perdre le fil du raisonnement développé. Elles se résument à quelques mots-clés et aux enchaînements de l'argumentation. L'interprète note et traduit non pas ce qu'il entend, mais ce qu'il comprend.

 

INTERPRETATION SIMULTANEE :

La simultanée représente - et de loin - la part du lion dans le métier d'interprète. Elle se pratique dans une cabine vitrée insonorisée ; l'interprète reçoit les propos de l'orateur par un casque et les traduit simultanément dans un microphone. Les auditeurs entendent l'interprétation également dans un casque relié à un récepteur leur permettant de choisir la langue et de régler le volume. L'interprétation simultanée offre un gain de temps significatif par rapport à la consécutive, au prix, parfois, d'une moindre élégance dans la formulation.

Indépendamment des différences pratiques entre la consécutive et la simultanée, ces deux exercices sont en fait très voisins et participent d'une seule et même démarche intellectuelle (cf. aspects théoriques).

 

PRATIQUES HYBRIDES

Enfin, la présentation des différentes pratiques ne serait pas complète si l'on ne mentionnait pas le chuchotage et le "bidule" :

Le chuchotage, comme son nom l'indique, consiste à chuchoter l'interprétation pour les auditeurs qui devront être très peu nombreux (maximum 3), faute de quoi le chuchotage devient rapidement du "hurlotage" ! L'interprétation est simultanée mais se fait sans aucun équipement.
 
Le "bidule" désigne un équipement très rudimentaire, dans lequel les auditeurs sont munis de casques et l'interprète d'un microphone. Il n'y a pas de cabine. C'est en fait un chuchotage permettant d'interpréter pour un nombre d'auditeurs un peu plus important.

Ces deux dernières formes d'interprétation sont à éviter : elles sont éprouvantes pour les interprètes et gênantes pour les participants. Mais dans certains cas (absence de cabines, budgets très limités, contraintes de temps) elles peuvent dépanner.

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